Anita Molinero est une plasticienne contemporaine française, née en 1953 à Floirac. Elle vit et travaille à Marseille.
Anita Molinero est apparue au début des années 1980 sur la scène artistique. Elle propose une archéologie de notre quotidien à partir d’objets qui nous entourent, qu’elle fond et déforme, afin de leur redonner une nouvelle présence esthétique. Anita Molinero accorde une importance toute particulière à des objets utilitaires : pots, bouchons, containers, chaises… et à leur texture : plastique, porcelaine, polystyrène. Ces matériaux, prélevés à l’état brut, sont ensuite assemblés, juxtaposés, empilés. Disposés sur un socle, érigés sur le sol ou suspendus depuis le plafond, ces objets sont redéfinis par le processus de création de l’artiste. Anita Molinero travaille avec des matières synthétiques récupérées qu’elle déforme. En récoltant ces objets jetés, abandonnés, voués à la destruction, elle décide volontairement de les recycler et leur confère au final un statut d’oeuvre d’art. Elle effectue des transformations à ces matériaux sous l’effet de la chaleur distillée par toute une gamme d’instruments : chalumeau, décapeur thermique, sèche-cheveux. Anita Molinero interroge les frontières du territoire de la sculpture. « Si l’art du plaisir reste la peinture, la sculpture s’affronte à un réel récalcitrant qui doit céder à tout prix… Je tourne autour, j’attaque, je ne peux pas revenir en arrière. »
L’oeuvre Exciterne d’Anita Molinero (2007, 170 x 140 x 150 cm) a été choisie par Emmanuel Latreille, directeur du Frac Languedoc-Roussillon, dans la collection. Exciterne est une oeuvre constituée d’un container enchâssé dans une grille rigide en fer blanc. La destruction est lisible au premier abord par l’absence d’identification de l’objet utilisé. Le container est devenu par sa fonte une masse noire emprisonnée et supportée par ce grillage. Ce dernier assure à ce titre une fonction de socle. Assimilée à une explosion contenue par ce support, cette masse sombre semble vouloir s’échapper, tel un nuage de mauvais augure. Cette oeuvre sera installée dans la nef de l’église Saint-Étienne d’Issensac.